Episode 1 : Sous la menace du ciel
- Nicolas Marie-Jeanne
- 9 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juil.

Le soleil déclinait derrière les collines verdoyantes du Domaine d’Isola, laissant place à un crépuscule menaçant. L’horizon, flamboyant de rouge et d’or quelques instants plus tôt, s’était drapé d’un voile sombre, accentué par les nuages menaçants de la tempête qui se profilait. Le vent, chargé de promesses inquiétantes, agitait les hautes herbes de la prairie et faisait craquer les manguiers aux branches frémissantes, comme si un secret sinistre pesait sur eux. Dans le lointain, un éclair zébra le ciel, projetant une lumière blanche et brutale qui fit vaciller les ombres, comme si elles étaient vivantes. Le fracas du tonnerre fit trembler la terre, résonnant jusque dans les profondeurs. Une tension pesante enveloppait le ranch, renforcée par les murmures de l’orage approchant.
Marie Kingston, les cheveux attachés à la hâte dans un chignon désordonné, s'affairait dans l'écurie, où une odeur piquante de foin se mêlait à celle, plus âcre, de la sueur des chevaux. La chaleur étouffante collait son vêtement à sa peau, accentuant son malaise. Chaque geste, précis mais pressé, trahissait la nervosité qui la gagnait. Son cœur battait à un rythme effréné, martelant ses tempes, tandis qu'une goutte de sueur froide glissait le long de sa nuque. Son regard, chargé d'appréhension, se porta vers l’extérieur au moment où le tonnerre grondait, ravivant une colère qu’elle peinait à maîtriser. Lorsqu’un éclair illumina son visage, l’éclat troublé de ses yeux révélait l’agitation qui la consumait. Les chevaux, nerveux, piétinaient dans leurs stalles, secouant la tête. L'air, alourdi par l'électricité, vibrait d'une menace latente.
Marcel Dufresne, le contremaître, se tenait déjà là, appuyé nonchalamment contre le cadre de la porte de l’écurie. Ses bras croisés exprimaient une lenteur calculée. Ses yeux perçants scrutaient Marie avec une intensité dérangeante, comme s'il savourait la moindre trace de fatigue ou d’hésitation chez elle. D’un geste brusque, il frappa du poing contre la porte et un bruit assourdissant, semblable à un coup de tonnerre, se fit entendre. Cette démonstration d’autorité fit sursauter Marie et sembla renforcer l’aura menaçante qu’il dégageait.
« Marie ! » gronda-t-il, sa voix grave résonnant avec une lenteur oppressante, alourdissant l’air autour d’elle.
Komentar